Comme pour de nombreux peuples africains, retracer l’histoire des Manjak constitue un défi complexe et permanent. L’histoire des peuples africains a été altérée par les conséquences des traites successives, à la fois arabo-musulmanes et occidentales. Ces récits ont été déformés et tronqués au fil du temps. Ce que l’on considère comme l’histoire officielle, souvent présentée par ceux qui ont triomphé lors des conflits contre l’Afrique, est souvent loin de la vérité. Ainsi, la quête pour une véritable narration historique est cruciale, car c’est à chaque peuple de raconter son histoire, loin des distorsions imposées par des récits exogènes.
Origine des Manjak (Mandjak, Manjaque)
L’origine des Manjak ne doit pas être isolée de celle des autres peuples habitant la bordure du fleuve Sénégal au nord jusqu’au golfe du Bénin au sud. Des pré-historiens et historiens estiment que le peuplement de l’Afrique subsaharienne découle du surpeuplement et du dessèchement progressif du Sahara, un processus amorcé il y a environ 10 000 ans.
Ces populations sahariennes, en quête de points d’eau, de pâturages, de gibiers et de terres fertiles, amorcent une migration vers la vallée du Nil, puis vers la vallée du Sénégal, du Niger et du lac Tchad.
Ces migrations, débutant au Néolithique, connaissent une intensification vers la vallée du Nil, où ces populations Noires Kamites fondent la célèbre civilisation de l’Égypte pharaonique. Par la suite, ce pays prospère traversera des crises internes et subira des invasions de peuples non-africains, engendrant des vagues de migrations vers l’Afrique Sahélo-Soudanienne.
Il est donc plausible que, comme les Lébous, Wolof, Soninké, Peul, Sérère, Diola, Malinké, Songhaï, Mossi, le peuple Manjak soit issu de ces migrations. Il a prospéré autour du fleuve Sénégal et du fleuve Niger, au sein de vastes empires et royaumes entre l’Antiquité et le Moyen Âge : Ghana, Aoudaghost (vassalisé par l’empire du Ghana aux X siècle), Mali, Songhaï, royaumes Mossi, Cités Haoussa, le Djolof etc…
Vers le 10e siècle, l’islam est imposé dans le sang et devient prédominant dans de nombreux royaumes de la région. Les peuples réfractaires à cette religion exogène poursuivent leur diaspora vers le Sud. C’est le cas des Manjak qui se replient et s’établissent au Nord-Ouest de l’actuelle Guinée-Bissau, le long de la côte Atlantique, dans une zone forestière et marécageuse, accessible uniquement par la mer et de nombreuses rivières, dont le Rio Cachéu, une sorte de Nil pour le peuple Manjak.
Cette brève mise en contexte dévoile un pan méconnu de l’histoire africaine, celle du peuple Manjak, empreinte de migrations, de résilience et d’adaptation, offrant une vision captivante sur l’histoire de l’Afrique subsaharienne. Pour en apprendre davantage sur cette fascinante histoire, plongez-vous dans les prochains chapitres où nous explorerons en détail le parcours de ce peuple au fil des siècles.
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