Parlons un peu des peuples d’Afrique, parlons un peu de nous !

Les Gurunsi

Les Gurunsi sont un groupe ethnique présent dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, principalement au Burkina Faso, mais aussi au Bénin, au Togo et au Ghana. Ils font partie de la famille des peuples Mossi et sont considérés comme l’un des groupes ethniques les plus anciens du Burkina Faso.

Les Gurunsi sont surtout connus pour leur architecture unique en terre, caractérisée par des maisons en forme de tour avec des murs décorés de motifs géométriques.

Ils sont principalement des agriculteurs et des éleveurs de bétail, mais sont également connus pour leurs compétences en matière de tissage, de poterie et de sculpture sur bois. La spiritualité traditionnelle des Gurunsi est basée sur l’adoration des ancêtres et des esprits de la nature. Les Gurunsi sont une source d’intérêt pour les anthropologues, les historiens et les artistes en raison de leur histoire et de leur culture unique.

Le groupe des Gurunsi est composé de plusieurs peuples, dont les Kassena, les Nounis, les Lele, les Sissala et les Nounouma. Très attachés à leur culture traditionnelle et à leur spiritualité dite « animiste », ces peuples ont une histoire commune et une organisation politique similaire. Ils ont su résister aux nombreuses attaques des Mossi venus du nord et ont réussi à conserver leur langue et leur culture.

Les Gurunsi ont une riche tradition orale et sont connus pour leurs contes et légendes. Ils sont également spécialisés dans l’artisanat, notamment la vannerie, la poterie, le travail du cuir et la sculpture sur bois. La maîtrise de ces techniques a donné naissance aux célèbres paniers et sacs « Bolga », qui sont populaires dans le monde entier.

Malgré des conversions forcées au fil des invasions et colonisations, les Gurunsi ont réussi à préserver leur culture et leur spiritualité ancestrale, comme en témoignent les fameux masques Gurunsi. Originaires du Soudan actuel, ils auraient traversé le Sahel lors d’anciennes migrations pour s’établir dans une région assez peu fertile aux pluies irrégulières. Ils ont su compléter leurs revenus d’une agriculture irrégulière en se spécialisant dans l’artisanat en général.

En somme, les Gurunsi sont un groupe ethnique fascinant d’Afrique de l’Ouest, avec une histoire et une culture uniques qui attirent l’intérêt des personnes intéressées par l’anthropologie, l’histoire et l’art.

Les Gurunsi sont un témoignage de la richesse culturelle de l’Afrique et de la diversité de ses peuples.

Les Manjak

Les Manjak  sont un peuple d’Afrique de l’Ouest qui vit principalement en Guinée-Bissau et dans les régions voisines du Sénégal et de la Gambie. Ils sont connus pour leur riche culture, leur langue unique et leur artisanat, notamment leurs célèbres pagnes tissés.

Les pagnes tissés Manjak sont fabriqués à la main à partir de coton local et de teintures naturelles. Ils sont souvent tissés en bandes étroites et sont ensuite cousus ensemble pour créer un grand tissu qui peut être utilisé comme pagne ou comme couverture. Les motifs sur les pagnes sont généralement inspirés de la nature, avec des motifs géométriques et des images d’animaux comme des crocodiles, des léopards et des serpents.

Les pagnes tissés Manjak ont une grande importance culturelle et symbolique. Ils sont souvent utilisés lors de cérémonies et de fêtes, comme les mariages et les funérailles, et sont également utilisés comme symbole de statut social. Les Manjak croient que les pagnes tissés ont des pouvoirs magiques et protecteurs, et ils sont souvent portés lors de cérémonies religieuses pour aider à conjurer les mauvais esprits.

Outre les pagnes tissés, les Manjak sont également connus pour leur musique et leurs danses traditionnelles. Ils ont une riche tradition orale et transmettent leur histoire et leur culture à travers des contes et des légendes. Les Manjak sont également connus pour leur pratique de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que pour leur artisanat en bois, en cuir et en argile.

Malheureusement, les traditions et l’artisanat des Manjak sont menacés par les pressions économiques et environnementales modernes. Les Manjak doivent faire face à des difficultés pour trouver du travail et des revenus stables, ce qui met en péril leur mode de vie traditionnel et leur patrimoine culturel. Cependant, il existe des initiatives pour préserver et promouvoir la culture et l’artisanat Manjak, notamment en encourageant le tourisme durable et en soutenant les artisans locaux.

Kaolack Créations, la boutique en ligne spécialisée dans les créations artisanales africaines, est fière de proposer une sélection de vêtements et accessoires en pagne Manjak. Ce tissu traditionnel est un véritable symbole de la culture du peuple Manjak en Guinée-Bissau.

En achetant des pagnes auprès des artisans locaux, Kaolack Créations participe à la préservation de ce patrimoine culturel unique. Les étoles, écharpes et vêtements en pagne Manjak sont non seulement beaux et colorés, mais ils sont également fabriqués de manière éthique et responsable.

La boutique en ligne travaille en étroite collaboration avec les artisans locaux pour garantir la qualité de chaque pièce proposée. Les tissus sont choisis avec soin et travaillés à la main pour offrir des produits uniques et originaux. Chaque achat de pagne Manjak contribue directement à l’économie locale et permet de soutenir les artisans dans leur travail.

En proposant des étoles, écharpes et vêtements en pagne Manjak, Kaolack Créations permet à ses clients partout dans le monde de découvrir la beauté et la richesse de la culture Manjak. De plus, la boutique en ligne offre la possibilité de se procurer des produits authentiques et artisanaux, tout en participant activement à la préservation de ce patrimoine culturel unique.

Alors n’hésitez plus et visitez la boutique en ligne de Kaolack Créations pour découvrir la collection de pagne Manjak et soutenir les artisans locaux !

Le royaume du Congo et le peuple Kuba

Le Congo est un pays d’Afrique centrale qui abrite de nombreuses ethnies différentes. Parmi celles-ci, on trouve le peuple Kuba, connu pour son expertise dans la fabrication de textiles en raphia.

Les Kuba vivent principalement dans la région de Kasai, dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo. Ils sont considérés comme l’un des groupes ethniques les plus importants de la région, avec une population estimée à plus d’un million de personnes.

Les Kuba sont célèbres pour leur art textile, en particulier la production de tissus en raphia de grande qualité. Les femmes Kuba tissent le raphia à la main pour créer des tissus complexes et décoratifs, qui sont souvent utilisés pour fabriquer des vêtements traditionnels, des couvertures, des sacs et des décorations murales.

La technique de tissage Kuba est très élaborée et utilise des motifs géométriques complexes qui sont souvent associés à des significations symboliques. Les motifs Kuba peuvent varier selon les différentes sous-ethnies, chacune ayant sa propre esthétique et ses propres traditions.

Outre le textile, les Kuba sont également connus pour leur art de la sculpture, la production de masques et d’autres objets décoratifs en bois. Les masques Kuba sont souvent utilisés dans les cérémonies et les rituels religieux, ainsi que dans les performances de danse.

La culture Kuba a une longue histoire et a subi de nombreuses influences au fil des ans, notamment de la part des peuples voisins et des colonisateurs européens. Malgré ces influences extérieures, les Kuba ont réussi à préserver leur patrimoine culturel unique et leurs traditions artisanales.

Chez Kaolack Créations, nous sommes fières de proposer des textiles en raphia Kuba sur notre boutique en ligne. Nous travaillons directement avec les artisans Kuba pour acheter leurs tissus de haute qualité et les proposer à nos clients partout dans le monde. En achetant des produits Kuba sur notre site, vous pouvez contribuer à la préservation de cette tradition artisanale unique tout en ajoutant une touche de beauté et d’authenticité à votre garde-robe ou à votre intérieur.

Le génocide en cours en RDC est une tragédie humaine qui touche des millions de personnes. Kaolack Créations est solidaire de toutes les populations concernées par ce drame et soutient des initiatives visant à mettre fin à cette violence. Nous sommes convaincues que la paix et la sécurité sont essentielles pour permettre à tous les Africains de vivre dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux. En tant qu’entreprise responsable, nous soutenons plusieurs actions humanitaires et contribuons activement à la lutte contre ce drame.

Kaolack Créations, Notre Histoire, notre Voix !

Let’s talk about the peoples of Africa, let’s talk about ourselves !

Gurunsi people

Beyond jewelry, objects and traditional hand-woven fabrics, Kaolack Créations aims to deliver and restore to each Afro-descendant or African person who wishes it, a little of their lost memory, their heritage and their culture.

We regularly travel through Ghana, a country with no less than 80 different ethnicities! The borders having been artificially drawn during the colonial partition of Africa, these peoples are obviously distributed far beyond the borders of present-day countries. We will therefore more readily speak of peoples, areas and regions than of countries, because these political borders do not correspond to any sociological, linguistic or cultural reality.

The Gurunsi live in an area that includes southern Burkina Faso and northern Ghana. Bolgatanga is the capital of the “Upper East Region” in Ghana, colloquially known as Bolga and the main town between Tamale and the Burkina Faso border, about 30 km east of the Togolese border.

Some also call them “Frafra” which is a colonial and pejorative term. The Gurunsi group is made up of several peoples : the Kassena, the Nounis, the Lele, the Sissala, the Nounouma… Very attached to their traditional culture and to their so-called “animist” spirituality, these peoples have a common history, a similar political organization. They were able to resist the numerous attacks of the Mossi from the north and keep their language and their culture. Despite forced conversions during invasions and colonizations, the famous Gurunsi masks witness to a rich and deeply rooted ancestral spirituality.

Originally from present-day Sudan, they are said to have crossed the Sahel during former migrations to settle in this relatively infertile region with irregular rains. In order to supplement the income from irregular farming, they specialized in basketwork, pottery, leatherwork and crafts in general.

The mastery of basketry techniques, choice of materials, dyeing and weaving gave birth to the famous “Bolga” baskets and bags.

Kaolack Créations, “Our story told by us …”

Du sens et de la valeur, ça veut dire quoi?

L’Afrique est riche de ses traditions, riche de sa créativité, de ses ressources, de son énergie, de sa jeunesse…

Le patrimoine textile Africain, les pagnes tissés à la main, les cotons et soies tissés et teints, les bijoux traditionnels et contemporains fabriqués artisanalement depuis la nuit des temps sur tout le continent et vendus localement pour des usages traditionnels tels que baptêmes, mariages et cérémonies diverses sont en fait d’une beauté à couper le souffle et d’une très grande qualité.

Le tissage manuel sur métier à tisser est un savoir-faire ancestral. Les techniques utilisées traditionnellement en Afrique confèrent aux tissus une qualité exceptionnelle. Le tissage, c’est l’entrecroisement de fils verticaux et de fils horizontaux à partir de matières nobles telles que le coton, le lin, la soie, le raphia…

Cercles, carrés, triangles, losanges, motifs animaliers, symboles, le choix des motifs et des couleurs est traditionnellement extrêmement codifié sur tout le continent et rien ne se fait au hasard. Avant d’être ruinée par l’importation des cotonnades européennes, l’industrie du tissage, du grand bassin du Congo -chez les Batéké par exemple ou rien ne peut remplacer le pagne de raphia tissé et roulé qui accompagne le mort-, en passant par le pays Ashanti et la région Volta et ses célèbres Kente, le Ndop, le pagne Mandjak, le pagne Baoulé, le Saranfini et tant d’autres pagnes traditionnels, il existe bel et bien une tradition textile commune à toute l’Afrique traditionnelle pré-coloniale.

Malheureusement, les vêtements traditionnels artisanaux ne peuvent la plupart du temps pas être portés au quotidien. Souvent trop lourds, trop encombrants, ils ne correspondent plus aux critères vestimentaires contemporains et aux contraintes de la vie moderne.

Chez Kaolack Créations et ses partenaires tisserands et couturiers, le pari est la réappropriation, la réinterprétation de ces magnifiques étoffes en proposant à une clientèle souvent urbaine des vêtements, des accessoires, des objets de décoration parfaitement adaptés aux besoins et contraintes de la vie moderne, dans la tendance et de qualité.

Nous innovons, nous intégrons les savoir-faire afin de valoriser les patrimoines. D’un bout à l’autre de la chaîne de fabrication, depuis le tisserand qui perpétue la tradition en passant par les partenaires tailleurs, couturiers, teinturiers et fabricants de Batik, jusqu’à l’acheminement en Europe et à la commercialisation, nous nous assurons de permettre à des familles Africaines et Afro-descendantes de participer à ce processus de réappropriation non seulement culturel mais également économique.

Le sens, les raisons, ce sont ces patrimoines ancestraux qui nous tiennent à cœur et que nous ne voulons pas voir disparaitre, car ils racontent notre histoire.

La valeur, c’est celle que nous accordons à ces patrimoines, mais aussi à la vie et à la survie de ces familles dépositaires de véritables talents.

Kaolack Créations,

Notre histoire racontée par nous…

  

Les tissus Africains, on en parle? Le pagne Mandjak

Répartis sur une zone qui s’étend de la Guinée Bissau au Sénégal en passant par la Gambie et la Casamance, les Mandjaks (Manjaques/Manjaku*) tissent depuis toujours cette étoffe chargée d’histoire, de symboles et de sens.

Appelé « sëru rabeul » ou « sëru ndiaago » au Sénégal, ce tissu luxueux fait de fils de coton ou de soie, utilisé à toutes les étapes importantes de la vie, de la naissance à la mort, se tisse à la main sur de petits métiers à tisser en bois, selon des techniques ancestrales.

Le tissage qui demande force physique, longue formation et habileté est généralement réalisé par les hommes, les femmes s’occupant des finitions. La largeur du tissage est le plus souvent de 80 cm mais peut varier selon les régions et les tisserands.

Chargés de sens et de symbolisme, les motifs racontent le grand peuple Mandjak, ses rites, ses valeurs, sa culture.

 

Kaolack Créations et les Tisserands Africains : une histoire d’amour

 

 

 

 

 

 

 

Kaolack Créations valorise les tissus Africains traditionnels tissés et teints de toute l’Afrique, tissés selon des traditions anciennes et endogènes et vous propose des écharpes, des étoles, des vêtements et des accessoires fabriqués à partir de pagne Mandjak, en soie ou en coton, mais aussi des articles de décoration, d’aménagement et du tissu au mètre.

Notre vocation première est de mettre en avant la richesse des étoffes Africaines et d’offrir à nos clients un « morceau de tradition » authentique, de raconter l’histoire des tissus, tout en permettant aux artisans et artistes dépositaires de ce savoir-faire de vivre décemment de leur travail afin de perpétuer la tradition.

 

  • Un produit traditionnel luxueux de très haute qualité aux finitions parfaites,
  • Une durabilité garantie grâce au tissage fait main et de nombreux usages possibles,
  • Un prix unique exceptionnel pour un article artisanal de grande qualité.

Bogolan, pagne Mandjak, pagne Baoulé, Kente Ewe et Ashanti, Ndop, Lépi, Sogala Dogon, Saran Fini… nous vous embarquons pour un voyage merveilleux au pays des textiles Africains !

 

*Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Kaniop, Kanyop, Majak, Mandjack, Mandjaks, Mandjaque, Mandjaques, Mandyak, Mandyako, Manjaca, Manjack, Manjaco, Manjago, Manjak, Manjaka, Manjako, Manjaku, Manjiak, Manyagu, Mendyako, Ndyak, Sarar…L’ethnie Manjaque ou Manjak (termes français) est appelée « Manjaku » (signifiant “je te dis”) par les Manjaques eux-mêmes, « Ndiago » par les Wolofs du Sénégal.

Les poids Akan à la cire perdue : un artisanat d’Art ancestral

Longtemps appelé par les Européens « la côte de l’or » tant les ressources aurifères y étaient importantes, le Golfe de Guinée où se côtoient de nombreux peuples dont les Ashanti, les Agni, les Fanti, les Baoulé… forment, avec d’autres ethnies, les peuples Akan.  Avant l’arrivée des Européens, ils avaient mis au point un système particulièrement sophistiqué de pesée de la poudre d’or –nommée Sika par les Akan- grâce à des poids qui correspondaient à une mesure fixe qu’ils gardaient précieusement après avoir échangé la Sika.

Les réserves de Sika et instruments de pesée et de mesure constituent le Dja ou trésor familial. Qu’ils soient de forme géométrique ou bien figuratifs, les poids symbolisaient  la flore, la faune et la population dans tous les aspects de sa vie matérielle et spirituelle, ils enseignaient le savoir et les mythes, servant de support aux proverbes et paroles sages.

Ces poids sont aujourd’hui reproduits par les mêmes peuples Akan, en laiton ou en bronze et selon les mêmes savoir-faire de fonte à la cire perdue.

En valorisant la technicité mais aussi l’aspect non standardisé du processus de fabrication, Kaolack Créations va à la rencontre de ces artisans bronziers et achète des pièces dans le cadre d’une relation éthique et durable. Nos fournisseurs sont nos partenaires, sans eux nous n’existons pas. Les achats doivent être justement rémunérés et la relation privilégiée car l’enjeu est pour nous capital :

Les Artisans Créateurs Africains sont tout simplement les gardiens de nos propres traditions !

 Notre histoire, racontée par nous, Kaolack Créations

Bracelets Kaolack Creations avec des perles Akan

Bague perles Akan de Kaolack Creations

Connaissez-vous la charte du Manden?

Charte datant du XIII° siècle, la première déclaration des droits humains connue au monde.

Conçue (sans influence étrangère) lors de l’achèvement de la construction de l’empire du Mali par Soundiata Keita. Cette charte s’adresse aux « douze parties du monde ». Elle a donc une vocation universelle selon ses auteurs. Elle comporte sept paroles, qui sont autant d’entêtes d’articles de la charte.

Connue aussi sous les noms de Donsolu Kalikan (Serment des Chasseurs), Dunya Makilikan (Injonction au Monde), ou plus couramment Manden Kalikan (le Serment du Mandé)

Texte réécrit par Youssouf Tata Cissé dans “Soundjata, la Gloire du Mali”, éd. Karthala, ARSAN, 1991

  1. Les chasseurs déclarent :

Toute vie (humaine) est une vie. Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie, mais une vie n’est pas plus “ancienne”, plus respectable qu’une autre vie, de même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.

  1. Les chasseurs déclarent :

Toute vie étant une vie, tout tort causé à une vie exige réparation. Par conséquent, que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, que nul ne cause du tort à son prochain, que nul ne martyrise son semblable.

  1. Les chasseurs déclarent :

Que chacun veille sur son prochain, que chacun vénère ses géniteurs, que chacun éduque comme il se doit ses enfants, que chacun “entretienne”, pourvoit aux besoins des membres de sa famille.

  1. Les chasseurs déclarent :

Que chacun veille sur le pays de ses pères. Par pays ou patrie, Faso, il faut entendre aussi et surtout les Hommes ; Car “tout pays, toute terre qui verrait les Hommes disparaître de sa surface deviendrait aussitôt nostalgique.” 

  1. Les chasseurs déclarent :

La faim n’est pas une bonne chose, la sujétion n’est pas non plus une bonne chose ; Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là, dans ce bas monde. Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc, la faim ne tuera plus personne au Manden, Si d’aventure la famine venait à sévir, la guerre ne détruira plus jamais de village pour y prélever des captifs. C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable pour aller le vendre. Personne ne sera non plus battu, à fortiori mis à mort, parce qu’il est fils de captif.

  1. Les chasseurs déclarent :

L’essence de la sujétion est éteinte ce jour, “d’un mur à l’autre”, d’une frontière à l’autre du Manden. La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden. Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Manden. Quelle épreuve que le tourment ! Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours. Le captif ne jouit d’aucune considération, nulle part dans le monde.

  1. Les gens d’autrefois nous disent :

“L’Homme en tant qu’individu fait d’os et de chair, de moelle et de nerfs, de peau recouverte de poils et de cheveux, se nourrit d’aliments et de boissons, mais son “âme”, son esprit vit de trois choses : voir qui il a envie de voir, dire ce qu’il a envie de dire et faire ce qu’il a envie de faire. Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme humaine, elle en souffrirait et s’étiolerait sûrement.” En conséquence, les chasseurs déclarent : chacun dispose désormais de sa personne, chacun est libre de ses actes, chacun dispose désormais des fruits de son travail.

Tel est le serment du Manden  à l’adresse des oreilles du monde tout entier.